Elève de prépa, développe ta flexibilité cognitive!

Voici une énigme à résoudre en moins de 30 secondes (extraite de l’émission « 100% logique »)

✨ Essayez de la résoudre en moins de 30 secondes. Avez-vous trouvé ? ✨

Itinéraire en gestion mentale de Paul

🔹 Le projet de sens, en gestion mentale
C’est la direction que votre esprit prend naturellement face à une situation. Pas une décision consciente, mais une orientation spontanée, presque automatique. Le projet de sens ne concerne pas seulement comment vous pensez, mais comment vous êtes dans le monde. C’est votre façon d’y chercher du sens. Le projet de sens façonne tout ce que vous faites mentalement. Il détermine ce que vous remarquez, comment vous le traitez, ce que vous obtenez.

Paul cherche à saisir les logiques cachées et les transformations. Il veut anticiper ce qui vient après. C’est son projet de sens.

Étape 1 : Perception attentive et évocation

Paul regarde attentivement chaque forme de la suite.
Mais regarder ne suffit pas. Il doit « évoquer » chaque forme au sens de la gestion mentale, c’est-à-dire la faire exister mentalement.
Mentalement chez Paul, chaque forme existe visuellement, et sous forme de discours intérieur décrivant chaque forme, ses caractéristiques.
L’évocation transforme ce qu’on voit, entend, touche dans le monde extérieur en quelque chose à l’intérieur que l’esprit peut traiter.

Étape 2 : Réflexion et recherche du pattern (geste de réflexion)

Paul suit l’itinéraire mental suivant :

  1. Comparer les formes 1, 2 et 3 pour identifier la transformation :
    • Paul se pose mentalement la question « qu’est-ce qui change entre les formes 1 et 2, et entre les formes 2 et 3 ? »
  2. Formuler la règle :
    • Paul émet l’hypothèse dans un discours intérieur: « chaque forme subit une transformation par rapport à la précédente ». Puis il se demande intérieurement : « Hypothèses : rotation ? transformation de la courbure ? ». Paul se représente visuellement des déformations entre les formes 1 et 2, puis entre les formes 2 et 3. Puis, il se tient le discours intérieur: « les 3 formes semblent proches l’une de l’autre. On passe de la forme 1 à la forme 2 par deux déformations : une sur la partie supérieure, une sur la partie inférieure. Les formes 2 et 3 semblent différer par une légère déformation de la partie supérieure. »

Paul a construit ses représentations mentales dans un cadre temporel.

➡️ Conclusion de Paul : au bout de 30 secondes, Paul n’a pas identifié la transformation, et donne la réponse B.

Itinéraire en gestion mentale de Juliette qui a trouvé la bonne réponse

Juliette regarde les trois formes ensemble, dans le même espace. Elle ne se demande pas comment elles se transforment, mais ce qu’elles représentent. Elle construit ses représentations mentales dans un cadre spatial.

💡 Elle reconnaît soudain les moitiés de trois enseignes de cartes à jouer :

  • Première forme : la moitié d’un cœur
  • Deuxième forme : la moitié d’un pique
  • Troisième forme : la moitié d’un trèfle

La suite logique est évidente pour Juliette : la quatrième enseigne devait être la moitié d’un carreau.

✔️ La bonne réponse était donc la réponse A.

Juliette trouve en moins de 30 secondes. Pourquoi ? Elle s’engage sur un autre chemin mental que celui de Paul : elle cherche une signification globale. C’est son projet de sens. C’est exactement ce que demande ce problème.

Paul face à l’énigme : quand la gestion mentale révèle ses dimensions invisibles

Ce qui se joue dans les trente secondes où Paul traite cette énigme n’est pas seulement une question d’intelligence. C’est une mise à l’épreuve de l’agilité cognitive, cette capacité rare à basculer rapidement entre plusieurs registres mentaux quand la première approche ne porte pas ses fruits.

📚 La gestion mentale enseigne que chacun ne traite pas l’information de la même manière. Chez Paul, son approche mentale, extraordinairement efficace dans certains domaines, le verrouille paradoxalement devant cette énigme.

Ce qui lui manque n’est pas la capacité, mais la souplesse adaptative face à la contrainte de temps. Or, cette agilité est précisément ce qui distingue les candidats excellents aux concours CPGE ou de médecine des bons candidats. Les épreuves chronométrées réclament non seulement une pensée rigoureuse, mais une pensée capable de changer de stratégie au bon moment.

✨ Au fil de son parcours en classes préparatoires, Paul se distingue par une rigueur reconnaissable : il observe, isole, compare, cherche le fil logique (geste de réflexion). Sa capacité de concentration est solide (geste d’attention), ses performances académiques enviables.

Mais ce qui le définit vraiment, c’est son projet de sens initial qui encadre chaque approche : comprendre la logique de transformation entre les formes. Il aime débusquer les liens de cause à effet, tracer les enchaînements qui relient un élément au suivant.

Le verrou analytique et la logique séquentielle

Cette prédilection pour la causalité lui réussit brillamment en physique, mathématiques, chimie, partout où il s’agit de déplier des mécanismes. Mais elle l’enferme.

Face à cette énigme, son projet guide inexorablement sa perception : « Qu’est-ce qui change ? Comment la transformation s’opère-t-elle ? » Il orchestre mentalement une succession logique où chaque forme engendre la suivante. Et cette recherche prend du temps, 30 secondes, ça passe vite. L’énigme ne posait pas cette question.

Dès les dix premières secondes, Paul mobilise sa stratégie habituelle. À quinze secondes, il formule ses premières hypothèses : rotation ? transformation de courbure ? Mais aucune ne converge.

À vingt secondes, il resserre son analyse, redouble d’effort cognitif. À vingt-cinq secondes, il sent l’urgence. Au lieu de se demander « est-ce que je cherche au bon endroit ? », Paul intensifie le même mouvement mental : approfondissement, minutie, déduction causale. C’est ici que le projet de sens de Paul devient un ennemi invisible.

La contrainte de trente secondes n’est pas seulement un compte à rebours ; c’est un test d’agilité mentale, une mise à l’épreuve de la capacité à reconnaître que le chemin pris n’est pas le bon et à en emprunter un autre dans l’urgence.

La souplesse stratégique et la métacognition

Ce qu’aurait dû faire Paul, c’est se donner un projet de sens anticipé, multicouche (projet de sens anticipé). Plutôt que d’engager immédiatement l’analyse causale, il aurait dû se dire :

« Je vais d’abord observer globalement, et construire une représentation mentale globale – spatialité – puis si cela ne donne rien en dix secondes, je changerai d’angle. »

Cette formulation reconnaissant d’emblée plusieurs chemins mentaux possibles ouvre un espace mental fécond : chaque seconde qui passe devient un signal d’alarme légitime, une invitation consciente à basculer de stratégie.

Vers la huitième seconde, il aurait dû se demander : « Suis-je sur la bonne piste ? Cette recherche me rapproche-t-elle de la solution ? » Cette auto-interrogation tempérée aurait pu déclencher un basculement vers un cadre différent.

Logique d’inclusion et évocation globale

La solution demandait un chemin mental radicalement distinct. Premièrement, percevoir que chacune des trois formes n’était pas autonome, mais la moitié de quelque chose de complet.

Ensuite, reconnaître que ce « quelque chose de complet » n’était pas abstrait mais un objet familier : une enseigne de jeu de cartes – le cœur, le pique, le trèfle (ancrage en paramètre P1 du vocable de la gestion mentale, le concret, et en paramètre P2, le symbole culturel).

Enfin, il a certes mobilisé le paramètre 3 dans ses représentations mentales (intégration de la logique et de l’abstraction). Mais il n’a pas mobilisé une autre modalité de ce paramètre 3 : celle de l’inclusion et de l’appartenance à un ensemble.

Les trois enseignes initiales ne forment pas une séquence causale mais une classe, une famille symbolique (classification logique). C’est la quatrième enseigne, celle du carreau, qui complétait l’ensemble selon une logique d’inclusion, non de mutation.

Cette reconnaissance aurait également requis une représentation mentale spatiale (cadre spatial) permettant de voir simultanément les trois formes comme un ensemble autour d’une table familière où l’on trie les cartes, plutôt que de les enchaîner temporellement.

Or, le temps ne permettait pas de construire cette vision en 30 secondes. Elle devait surgir presque intuitivement, et c’est précisément où le projet de sens anticipé intervient.

Cadres temporel et spatial : basculer d’une logique à l’autre

Paul excelle dans l’évocation séquentielle (cadre temporel), dans la construction de scénarios, logique du « quand… alors… » (projection temporelle).

Dès qu’il s’agit d’observer un enchaînement ou de déplier un raisonnement causal, il avance. Mais là où la réussite aurait nécessité une vision d’ensemble, il demeure moins enclin à convoquer cette évocation spatiale (cadre spatial), ce « tout d’un coup » où l’esprit rassemble simultanément des éléments dispersés.

Sa gestion mentale redouble d’effort analytique plutôt que de solliciter une image globale d’une famille de symboles. Elle cherche une logique de mutation là où se trouvait une logique d’appartenance.

Mais le vrai problème réside ailleurs : face à la contrainte de temps, Paul n’a pas changé de stratégie. Il a poursuivi la même approche pendant presque trente secondes sans en évaluer l’efficacité. C’est une erreur stratégique révélatrice.

Paul dispose des capacités perceptives pour observer les quatre formes d’un coup d’œil. Il possède aussi les ressources logiques pour concevoir qu’elles forment une classe. Mais son projet mental (projet de sens), non explicitement énoncé, l’oriente vers une succession logique et une causalité transformatrice, chronophage.

Et surtout, il ne s’était pas construit de critère de décision temporelle (critère d’interruption mentale) pour savoir quand abandonner cette stratégie. C’est ce projet non interrogé, couplé à une absence de métacognition temporelle (conscience du temps et signal d’alarme cognitif), qui lui a interdit de basculer vers d’autres modalités du paramètre 3 : la classification, l’inclusion, l’appartenance à un ensemble.

Performance cognitive : savoir quand changer de cadre

La distinction entre évocation temporelle (cadre temporel) et évocation spatiale (cadre spatial) est fondamentale. Comprendre ce que l’on doit convoquer à l’intérieur de soi – une chronologie de transformation ou une distribution simultanée dans l’espace mental d’une même famille – transforme la façon d’aborder la performance.

Mais dans un contexte d’épreuves chronométrées, cette conscience doit être couplée à une stratégie temporelle précise. Il ne suffit pas de savoir qu’on peut changer de cadre ; il faut savoir quand le faire, vite et d’instinct.

Paul, par sa méticulosité et sa constance dans l’effort, possède la base parfaite pour progresser.

Il doit développer deux compétences entrecroisées.
D’abord, la souplesse cognitive : s’autoriser, dans certaines situations, à « faire un pas de côté » mentalement.
Ensuite, la prise de conscience de sa façon de penser (la métacognition) : reconnaître rapidement quand une stratégie ne porte pas ses fruits et basculer presque automatiquement.

Cela suppose un entraînement spécifique : établir, à l’avance, un seuil temporel – « Si je n’ai pas de résultat en dix secondes, je bascule » – et varier délibérément les modes d’évocation en explorant systématiquement différentes modalités de la logique (causalité, classification, inclusion, similarité).

En reprenant l’énigme sous cet angle, Paul pourrait se demander : « À quel ensemble appartiennent ces formes ? » plutôt que « Qu’est-ce qui change ? ». Cette simple permutation du projet de sens ouvrirait d’autres portes mentales. Mais la vraie compétence réside dans la capacité à opérer cette permutation non pas après réflexion, mais après dix secondes d’inefficacité évidente.

Bifurcation mentale et flexibilité cognitive

Le vrai enjeu pour Paul n’est donc pas d’apprendre à penser différemment en général, mais de cultiver la conscience que son mode préféré – la succession analytique et causale – n’est qu’une modalité parmi les richesses du paramètre 3.

Et de développer le réflexe, automatisé par la pratique répétée, de basculer rapidement quand ce mode ne fonctionne plus.

Les concours CPGE ou de médecine ne donnent pas de temps pour la réflexion sur ses propres processus. Ils exigent une agilité mentale presque instinctive, acquise par l’entraînement.

Quand Paul comprendra que certains problèmes lui demandent de reconnaître des symboles formant une classe, d’évoquer spatialement plutôt que temporellement, de mobiliser l’inclusion logique plutôt que la causalité, et surtout, quand il aura développé le réflexe de changer de stratégie après un temps d’inefficacité, sa rigueur intellectuelle trouvera de nouveaux chemins.

L’identification par la gestion mentale de ces itinéraires invisibles permettrait à Paul de repérer précisément ces moments où basculer, ces bifurcations mentales où sa stratégie naturelle perd de son efficacité.

Le coaching cognitif stratégique, nourri du dialogue pédagogique, l’aiderait à construire délibérément cette flexibilité adaptative et cette métacognition temporelle. Non pas pour remplacer sa puissance analytique et causale, mais pour la compléter, pour en faire un atout capable de servir toutes les situations et non seulement celles où domine la logique séquentielle, particulièrement dans la contrainte de temps qui caractérise la réalité des concours.

🧠🎓

Partagez autant que vous le souhaitez :-)
 
        
 
  
 
0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Retour en haut
0
J'aimerais avoir votre avis, n'hésitez pas à laisser un commentaire ;-)x