L’évocation en gestion mentale pour garder une trace mentale
L’évocation en gestion mentale désigne la trace mentale qu’on laisse après avoir perçu quelque chose, puis après l’avoir fait disparaître. C’est en quelque sorte l’existence mentale qu’on donne d’un objet une fois qu’il a disparu. Elle forme la pierre angulaire de la pédagogie des gestes mentaux. Le geste d’attention décrit par la Gestion Mentale fait d’elle l’objet d’un projet: faire attention, c’est faire le projet d’élaborer des évocations de ce que l’on perçoit.
Par exemple, imaginez votre animal de compagnie, si vous en avez un, en son absence. Plusieurs scenarii sont possibles:
- peut-être que vous vous entendez dire « mon animal familier est un chien, il est noir (ou blanc), il a des poils courts (ou longs), il aime courir dans les bois » ou des choses de ce type;
- ou bien vous l’entendez aboyer ou miauler;
- ou vous entendez une voix qui vous en parle;
- ou bien vous le voyez dans votre tête;
- ou bien vous ressentez le contact de votre main le caressant, ou vous ressentez sa chaleur.
Différentes formes de l’évocation en gestion mentale
L’évocation, cela consiste donc à voir des images, ou entendre des sons, se parler, ou ressentir des sensations dans sa tête en rapport avec un objet absent actuellement. Voici les adjectifs donnés à ces évocations selon qu’elles prennent la forme:
- d’images: évocations visuelles
- de son (autre que sa voix): évocations auditives
- de sa propre voix: évocations verbales
- d’un ressenti de mouvement: évocations kinesthésiques
L’évocation, support de la pensée
A partir de cet exemple, il est facile de voir que ces évocations aident à penser. Quand quelqu’un vous parle d’une situation, vous pouvez facilement « rappeler dans votre tête » une évocation similaire. Cela vous permet de comprendre ce que vous dit votre interlocuteur. L’intérêt des évocations commence donc à se voir dans cet exemple courant et simple.
Dans la pédagogie de la gestion mentale, l’évocation est primordiale. Elle constitue le bol alimentaire de la pensée. Les aliments doivent être placés dans la bouche avant d’être mastiqués et digérés, pour nourrir le corps. De même, les perceptions doivent être placés dans la tête par les évocations. Ces évocations vont permettre d’alimenter le cerveau et la pensée.
Il est important de ne pas confondre perception et évocation. La perception vient de l’extérieur de soi. Je vois une fleur, ou j’entends le chanteur qui existent à l’extérieur de moi. D’autres personnes peuvent voir ou entendre la même chose que moi. L’évocation est intérieure à moi-même, personne ne peut voir mon évocation.