GESTION MENTALE
Gestion mentale

Gestion mentale

La pédagogie de la gestion mentale a été élaborée par un philosophe et pédagogue français, Antoine de la GARANDERIE (1920-2010). Il s’est appuyé sur de nombreux dialogues pédagogiques avec des interlocuteurs d’horizons variés. Il en a théorisé les apports, en s’appuyant sur la philosophie (la phénoménologie notamment). La pédagogie de la gestion mentale est d’ailleurs plus une philosophie, une approche, qu’une méthode. Pour autant, elle apporte des résultats positifs dans de nombreux domaines.

La gestion mentale aide chacun d’entre nous

La pédagogie de la gestion mentale part de soi, et non de ce qu’il faut apprendre ou comprendre. Elle va au delà des apprentissages scolaires, et couvre tous les domaines de la pensée. Cette pédagogie ne se réduit pas à l’école, elle renvoie simplement à la façon de conduire sa pensée pour comprendre le monde et y agir. Elle concerne donc les apprenants, jeunes ou adultes en formation. Les enseignants et formateurs. Les parents d’élèves qui veulent accompagner la scolarité de leurs enfants. Les professionnels salariés ou entrepreneurs qui ont des problèmes d’entreprise ou de métier à résoudre.  Les individus qui affrontent des problèmes de la vie courante ou existentiels. Ou encore les couples qui affrontent des problèmes de communication. Elle concerne l’exécution de tâches intellectuelles comme des actions dans le monde réel. Dans tous ces cas, la pensée est en jeu, et la pédagogie de la gestion mentale a son mot à dire.

Gestion mentale-Pour des réunions plus efficacesAider à s'organiser. Gestion mentale-Pour améliorer les relations de couple. Aider les parents à suivre la scolarité de leurs enfants.

La gestion mentale vous apprend les gestes de la pensée comme vous apprendriez le geste du revers au tennis

La gestion mentale est une pédagogie qui vous permet d’apprendre les gestes mentaux de la pensée avec votre propre personnalité cognitive, comme vous apprendriez, dans le monde physique, les gestes à réaliser pour exécuter un revers au tennis ou ceux nécessaires pour fabriquer une pièce d’ébénisterie.

Les gestes de la pensée.

L’évocation en gestion mentale en paramètre 2: la reproduction sous forme de code de ce que l’on perçoit

Par exemple, pour réaliser le geste d’attention, il faut avoir le projet de mettre dans sa tête le plus fidèlement possible ce que l’on voit, entend, ou touche. Pour être attentif au mot « baguette » par exemple, et l’installer dans sa tête, certaines personnes entendront ce mot prononcé dans leur tête. Leur « évocation« , terme de gestion mentale qui désigne l’existence mentale de ce que l’on perçoit, sera en langue pédagogique verbale, en paramètre 2. Ce paramètre désigne une évocation qui prend la forme d’un code, d’une convention, ici le mot « baguette » prononcé par la voix intérieure. D’autres personnes verront l’image des lettres qui composent ce mot.

L’évocation en paramètre 1 ou 3: la reproduction réaliste de ce que l’on perçoit, ou la conception logique à partir de ce que l’on perçoit

D’autres auront en tête l’image d’une baguette qu’elles ont achetée la veille: elles développeront alors une évocation en langue pédagogique visuelle en paramètre 1, c’est-à-dire sous forme concrète et vécue. Certaines personnes ressentiront les mouvements du boulanger qui pétrit la pâte et l’enfourne dans le four. Leur évocation s’exprimera en langue pédagogique kinesthésique en paramètre 3, c’est-à-dire en développant une conception logique, par le biais ici de la procédure de fabrication de la baguette.

L’évocation en paramètre 4: la conception libre à partir de ce que l’on perçoit

D’autres personnes encore auront l’image d’une baguette de chef d’orchestre en train de conduire une formation d’instrumentistes. Leur évocation se déploiera en langue pédagogique visuelle en paramètre 4, c’est-à-dire en mettant en jeu quelque chose d’inédit par rapport à ce qu’elles ont entendu. La pédagogie de la gestion mentale décrit aussi les gestes mentaux qu’il faudrait faire pour réaliser les quatre autres gestes de la pensée: celui de la réflexion, de la compréhension, de la mémorisation et celui de l’imagination.

Par la gestion mentale, vous apprenez à mieux connaître comment votre propre cerveau fonctionne

La pédagogie de la gestion mentale peut vous permettre de prendre conscience de vos propres mécanismes cognitifs habituels dans vos domaines de réussite. Elle vous suggérera de les mettre en oeuvre dans d’autres domaines, inconnus de vous ou qui vous posent des difficultés. Un collégien par exemple présente des difficultés en orthographe. Au cours d’un dialogue pédagogique, le praticien en gestion mentale lui fait prendre conscience que dans le domaine musical où il excelle, quand il écoute un morceau de musique, il se fait mentalement une image globale des partitions de musique. Puis il en analyse les détails et se les parle intérieurement. Le praticien en gestion mentale lui suggèrera alors, en orthographe, d’élaborer dans un premier temps une image visuelle globale des mots qu’il lit. Puis, dans un second temps, de se parler la composition lettre par lettre de ces mots. En procédant en orthographe comme dans la musique, ce collégien va progresser considérablement en orthographe.

La pédagogie de la gestion mentale aide à identifier ce qui fonctionne pour le transférer dans un autre domaine.

L’introspection et le dialogue pédagogique au coeur de la gestion mentale

L’apprentissage se fait donc, on l’a vu, par des dialogues pédagogiques individuels ou collectifs. Ces dialogues incitent les apprenants à pratiquer l’introspection, c’est-à-dire à leur faire prendre conscience de leur propre mode de fonctionnement. Cette prise de conscience leur permet de transférer à un domaine nouveau leurs habiletés cognitives performantes dans un domaine de réussite. Et les dialogues pédagogiques de groupe vont permettre aux apprenants de prendre conscience de leur propre mode de fonctionnement cognitif.  Les apprenants intégreront les modes de fonctionnement de leurs pairs s’ils les jugent pertinents pour eux. Ce qui les rendra encore plus performants dans leurs propres domaines de réussite, et leur donneront de l’aisance dans les domaines plus difficiles pour eux.

Au fond de chacun, une force vibre, à la recherche du sens du monde et de soi

Mais la performance cognitive n’est pas le seul bénéfice que l’on peut retirer de la gestion mentale. La façon dont on pense est fortement influencée par ce qui fait sens pour nous dans la vie. Au fond de chacun d’entre nous une force vibre en permanence qui nous pousse à chercher le sens du monde. Cette force agit dès les premières semaines d’existence du bébé, comme l’a montré le psychologue Bernard GIBELLO. D’avoir trouvé quelques parcelles de ce sens nous procure systématiquement un plaisir fondamental, une jubilation. Et a contrario, être empêché de mener cette quête de sens, ce « projet de sens », est une source de grande souffrance.

La vibration du découvreur …

Certains par exemple cherchent une présence cachée dans ce qu’ils perçoivent ou ce qu’ils évoquent (au sens de la gestion mentale). C’est leur façon d’exister dans le monde, c’est ce qui leur importe. Ils ont une approche cognitive, une habitude cognitive, une structure de projet de sens de « découvreur ». Pasteur par exemple, a découvert les causes de l’épidémie de la maladie du charbon chez les moutons en s’interrogeant sur les raisons possibles de la noirceur de certaines parties d’une prairie qu’il voyait. Il a compris que cela était dû à des vers de terre, et a émis l’hypothèse, validée ensuite, selon laquelle ces vers propageaient la maladie.

… et celle de l’inventeur

D’autres en revanche cherchent une absence cachée quand ils perçoivent ou évoquent quelque chose, ils développent une habitude cognitive ou une structure de projet de sens « d’inventeur ». Denis Papin par exemple, en percevant le soulèvement du couvercle d’une marmite contenant de l’eau bouillante, s’est demandé comment utiliser cette force de la vapeur: c’est ainsi que l’invention de la machine à vapeur est née.

Un continuum entre les deux pôles de la découverte et de l’invention

La pédagogie de la gestion mentale va faire prendre conscience à l’apprenant de ce qui fait sens pour lui dans la vie, ici, par exemple, s’il est plutôt animé par une structure de « projet de sens » de « découvreur » ou plutôt « d’inventeur ». Un individu donné n’est pas forcément tout l’un ou tout l’autre, il peut être plus ou moins découvreur ou plus ou moins inventeur. Le dialogue pédagogique permettra de trouver la bonne position du « curseur ». Ce faisant, le dialogué prendra conscience, s’il développe plutôt des habitudes de découvreur, que pour être (lui-même), il a besoin de participer au sens de l’être (le sens de la chose qu’il perçoit ou qu’il évoque). S’il présente plutôt des « tendances » d’inventeur, il prendra conscience qu’il veut faire participer l’être (ce qu’il perçoit ou évoque) à son pouvoir être (sa capacité à inventer, à trouver une absence cachée). Selon l’orientation de la structure de projet de sens plutôt vers le versant « découvreur », ou plutôt vers le versant « inventeur », notre imagination en sortira profondément marquée.

La gestion mentale, une pédagogie du sens

Le sens de ce qui importe dans la vie d’un individu, et qui influence sa pensée, c’est-à-dire sa façon de faire attention, de réfléchir, de comprendre, de mémoriser et d’imaginer, ne se limite pas à ce seul couple découvreur/inventeur. Antoine de la GARANDERIE a identifié d’autres couples de structure de projets de sens qu’on retrouve habituellement chez les gens. Par exemple, la structure de projet de sens opposant/composant. Et certaines personnes poursuivent des projets de sens qui leur sont propres, qui n’ont pas été répertoriés. Le pédagogue de la gestion mentale saura, dans ses dialogues pédagogiques, les identifier, et les révéler au dialogué.

La gestion mentale, une aide dans plusieurs cas types

Plusieurs types de problèmes dans plusieurs types de situations peuvent être traités par l’aide de la gestion mentale. Ce sont des problèmes que peuvent rencontrer des apprenants. Des jeunes ou  des adultes en formation. Des enseignants et des formateurs du monde de l’entreprise ou du loisir. Les parents d’élèves qui veulent accompagner la scolarité de leurs enfants. Les professionnels salariés ou entrepreneurs qui ont des problèmes d’entreprise ou de métier à résoudre.  Les individus qui affrontent des problèmes de la vie courante ou existentiels. Ou encore les couples qui affrontent des problèmes de communication. Ces problèmes se rencontrent à l’exécution de tâches intellectuelles comme des actions dans le monde réel. Quelques exemples non exhaustifs sont donnés ci-après.

L’apport de la gestion mentale pour un salarié, un entrepreneur ou un individu: exemple de la gestion du temps

La nature inquiète de Marc, renforcée par des évocation verbales, à l’origine d’une mauvaise gestion du temps

Marc, d’un tempérament inquiet, très verbal (il se parle dans sa tête, c’est-à-dire, dans le vocabulaire de la gestion mentale, il évoque verbalement, il s’entend parler), vit souvent des emballements qui vont jusqu’à la paralysie. Avec un tempérament inquiet il vit les différents événements de la vie quotidienne avec ce mouvement d’inquiétude qui devient très vite une culpabilité vague et envahissante. Cela peut verser dans un perfectionnisme épuisant et négatif pour tous.

Ajoutons-y un fonctionnement très verbal, mis en lumière par des dialogues pédagogiques en gestion mentale, si puissant qu’il provoque une sorte d’embouteillage. Le discours intérieur accumule les évocations au point que les tâches envisagées s’empilent les unes sur les autres et renforcent ainsi l’inquiétude jusqu’à la paralysie. C’est l’impasse qui consiste à « faire plus de la même chose ». Il s’agit ici d’une structure qui « agit en nous sans nous ». A ce niveau, les actions sont vécues plutôt que connues. C’est ce qu’on appelle un biais cognitif qui s’interpose entre nous et le réel. Et cela paralyse jusqu’au moment où la prise de conscience enraye ce fonctionnement automatique.

En bref, le contenu est fait d’inquiétude et de culpabilité, le tout pris en charge par un verbal exacerbé et cela provoque un encombrement qui empêche toute gestion du temps et qui augmente l’inquiétude.

L’apport de la gestion mentale: une prise de conscience, un enrichissement de ses évocations, un cadre spatial pour ses évocations

Pour aider Marc vers une meilleure organisation et une meilleure gestion du temps, l’essentiel est toujours la prise de conscience qui induit une mise à distance du vécu et notamment ce qui parasite les vécus cognitifs et émotionnels. Cette prise de conscience de Marc peut provenir d’un dialogue pédagogique avec un praticien en gestion mentale.

L’approche du problème d’organisation de Marc est faite par la gestion mentale. Elle se centrera sur le contenu de ses évocations. Ses évocations sont verbales, ce qui lui fait vivre une linéarité à ce point excessive que paradoxalement le temps n’est plus géré.

Le changement mis en place consiste à construire une évocation visuelle où Marc peut envisager ses actions passées, présentes et futures non plus de façon linéaire mais de façon globale, sous la forme d’un ensemble où émerge le côté positif de ses engagements. Le discours intérieur est ralenti. Le temps peut à nouveau être géré avec un petit recul bienfaisant. C’est difficile au début mais à force de pratique cela devient plus aisé au fil des jours.

La gestion mentale au secours de la relation de couple ou des relations professionnelles

Les relations de couple ou professionnelles peuvent donner lieu à des confrontations de structures de projets de sens pouvant conduire à des tensions voire à des ruptures dans la relation. Un exemple peut être donné dans le cas du couple de structure de projet de sens Opposant/Composant. Camille et Antoine sont mariés. Camille présente une structure de projet de sens plutôt orientée vers le pôle composant, à l’inverse d’Antoine (opposant). Après un an de vie commune, les tensions se font de plus en plus fortes entre eux. Camille, composante, éprouve le besoin d’être reconnue comme ayant une part commune avec Antoine. Mais ce dernier, opposant, ne peut reconnaître Camille car ce qui lui importe, c’est d’affirmer sa différence.

Sans prise de conscience chez chacun des membres du couple de cette différence de structure de projet de sens, le risque de rupture grandit avec le temps. La gestion mentale peut réduire ce risque. Par des dialogues pédagogiques, on peut informer Camille et Antoine de leurs structures de projet de sens. On peut les accompagner, chacun, sur le chemin qui les conduit vers l’autre pôle de ce couple Opposant/Composant. Le praticien en gestion mentale peut par exemple suggérer à Antoine dans une situation donnée à reconnaître d’abord la part de similitude qui habite Camille et lui-même. Ensuite, à Camille, le praticien en gestion mentale pourra suggérer de reconnaître ce qui les différencie tous les deux.

La gestion mentale en aide aux apprenants: l’exemple d’une notion mathématique

On peut partir sur un exemple simple de la notion de cm² pour montrer plus généralement comment la gestion mentale peut aider à faire comprendre des notions mathématiques. Si on demande à 100 élèves d’évoquer les deux phrases lues « un cm » et « un centimètre carré », voici les réponses:

Les élèves du groupe B ont évoqué la phrase lue « un centimètre carré » ainsi. « Je me suis dit c’est un carré de un centimètre, je vais le tordre pour en faire un carré ». Cette évocation est logique. Elle correspond à l’ordre dans lequel « un centimètre carré » a été lu. Mais elle ne correspond pas à la notion mathématique exprimée de façon ambigüe par « un centimètre carré ».

Le praticien en gestion mentale pourra faire une proposition aux élèves du groupe B, pour bien comprendre la notion de « centimètre carré ». Au lieu de penser la temporalité du fil d’un centimètre que l’apprenant tord, le praticien pourra par exemple lui proposer, lorsqu’il lira « un centimètre carré » de se dire mentalement (évocation verbale) « un carré centimètre ». Puis il sera encouragé à prolonger cette évocation verbale par une évocation visuelle du carré dessiné juste en dessous du segment de un centimètre (figure de gauche ci-dessus).

De telles propositions d’accompagnement sont par exemple faites par l’association Mayeutis, qui propose aux élèves des filières sélectives un accompagnement en gestion mentale pour atteindre l’excellence.

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