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Correcteur orthographique: et si mon enfant en devenait un?

Correcteur orthographique: et si mon enfant en devenait un?

Votre enfant peut devenir son propre correcteur orthographique: voici pourquoi c’est important

Il est facile de trouver sur internet un correcteur orthographique. Cela signifie-t-il que la maîtrise de l’orthographe soit devenue inutile? Votre enfant peut devenir son propre correcteur orthographique: voici pourquoi c’est important.

De nos jours, malgré l’existence de correcteurs orthographiques, la maîtrise de l’orthographe reste un pilier fondamental de la réussite scolaire et professionnelle. C’est pourquoi il est crucial que votre enfant devienne son propre correcteur orthographique. Pourtant, de nombreux parents se sentent démunis lorsque leur enfant rencontre des difficultés dans ce domaine. Ils ne savent pas comment l’aider efficacement à progresser. Cette incapacité à trouver des solutions adaptées engendre souvent découragement et tensions dans la relation parents-enfants.

Pourtant, il est possible d’aider son enfant à progresser en orthographe. Il peut même devenir son propre correcteur orthographique! A condition d’adopter la bonne stratégie pédagogique. Comme l’approche de la gestion mentale, développée par le philosophe et pédagogue Antoine de la GARANDERIE. Centrée sur le fonctionnement cognitif de l’enfant, elle permet de débloquer de nombreuses situations. En prenant en compte les processus mentaux mobilisés par l’enfant, on peut identifier ses points forts, puis lui proposer des exercices et un accompagnement totalement personnalisés.

Correcteur orthographique-Aider enfant

Grâce à quelques principes et outils simples issus de la gestion mentale, les parents peuvent aider leur enfant à devenir son propre correcteur orthographique et être de véritables alliés dans la maîtrise de l’orthographe. Cet article leur fournira une méthode étape par étape pour comprendre les difficultés orthographiques spécifiques de leur enfant et l’aider à progresser durablement. Les parents y trouveront enfin des solutions concrètes pour accompagner sereinement leur enfant vers la réussite orthographique.

 

Les grands principes de la gestion mentale pour aider votre enfant dans ses exercices en orthographe

L’évocation, ou comment intégrer mentalement une information vue ou entendue

L’évocation constitue la pierre angulaire de la pédagogie des gestes mentaux. Elle correspond à l’existence mentale de ce que, dans la « réalité physique », l’on voit, entend, touche, sent, ou goûte. Quand vous lisez ce post par exemple, les phrases peuvent exister dans votre tête comme des paroles que vous vous entendez dire, ou que vous entendez dire par un tiers. Votre évocation est alors qualifiée respectivement de verbale ou d’auditive. Il se peut que les mots de ce post existent dans votre tête sous forme d’images: images des lettres formant les mots, ou bien images des objets vers lesquels renvoient les mots. Le mot « table » par exemple peut exister dans votre tête sous forme d’image de la table de votre salon. Elle est marron, avec quatre pieds. Votre évocation sera alors visuelle.

Pour faire attention, mémoriser ou comprendre, il est indispensable de ne pas s’arrêter au stade de la perception. Il ne suffit pas de lire le mot japonais てんとうむしpour s’en rappeler. Il est nécessaire pour cela de l’intégrer dans sa tête selon ses propres habitudes cognitives. En un mot, il est indispensable d’élaborer des évocations au sens de la gestion mentale.

Correcteur orthographique-Evocation visuelle

Votre enfant dispose de sa propre façon d’évoquer, qui n’est pas nécessairement la vôtre

Pour aider son enfant à devenir son propre correcteur orthographique et à progresser en orthographe, il est essentiel que le parent comprenne le fonctionnement mental de celui-ci, afin de s’adapter à ses besoins cognitifs spécifiques. Pour retenir le mot « cartable », son enfant a-t-il besoin de voir dans sa tête l’image du cartable qu’il porte pour aller à l’école? De voir les lettres formant le mot « cartable »? Préfère-t-il plutôt se répéter ce mot dans sa tête? Ou l’écrire sur un papier, avant de s’en fabriquer une image dans sa tête? Ou autre chose encore?

Il sera nécessaire pour cela de dialoguer avec lui. En prenant pour exemple un domaine qu’il apprécie. C’est important de ne pas plaquer son propre fonctionnement cognitif sur celui de son enfant.

 

Comment aider votre enfant en orthographe pas à pas?

Appuyez-vous sur une passion de votre enfant pour lui faire prendre conscience de ses habitudes évocatives

Voici un exemple de dialogue que vous pourriez conduire avec votre enfant. Il vous permettrait d’identifier son mode évocatif. Le dialogue suivant pourrait avoir eu lieu entre le père de Louise et Maxence, un camarade de Louise.

Père de Louise: Dis-moi, Maxence, en dehors de l’école, qu’aimes-tu faire ? Quelle est l’occupation qui t’intéresse, pendant les vacances par exemple ?

Maxence : J’aime construire des maquettes d’avion en balsa.

Père de Louise : Ah oui, tu aimes fabriquer des maquettes ? Que fais-tu exactement ?

Maxence : Je construis des maquettes d’avion, surtout des chasseurs de la Seconde Guerre mondiale. J’assemble les différentes pièces en balsa et je les peins.

Père de Louise : Et tu fais ça tout seul ?

Maxence : Oui, la plupart du temps. Parfois, mon grand-père m’aide un peu.

Père de Louise : Et quand tu construis tout seul, comment fais-tu pour suivre les instructions ? Tu as un livret explicatif ? Ou bien tu connais les étapes par cœur ?

Maxence : Non, je n’ai pas tout en tête.

Père de Louise : Alors, que fais-tu pour retrouver les différentes étapes ? Est-ce que tu revois d’abord dans ta tête l’avion terminé ?

Maxence : Oui, c’est ça, je visualise l’avion fini, avec tous les détails.

Père de Louise : D’accord. Et après, tu te souviens de toutes les instructions pour le construire ?

Maxence : Non, pas vraiment. Je revois plutôt mon grand-père en train de faire certaines étapes.

Père de Louise : Tu le revois dans ta tête en train de construire… Et tu revois aussi le matériel étalé devant toi ?

Maxence : Oui, c’est ça !

Père de Louise : Je vois … Et ensuite, qu’est-ce que tu fais ?

Maxence : Eh bien je prends ce dont j’ai besoin et je construit mon avion étape par étape.

Père de Louise : D’accord, je comprends mieux comment tu t’y prends. Et si à un moment tu bloques, que fais-tu ? Tu essaies de revoir ton grand-père faire ? Ou tu essaies de te souvenir de ce qu’il t’a expliqué ?

Maxence : En général j’essaie de me le représenter en train de construire l’étape qui me pose problème.

Père de Louise : Bien… Et ça marche ? Tu arrives à continuer ton assemblage après ?

Maxence : Oui, ça me remet sur la voie et je peux avancer dans la construction. Mais des fois j’essaie de me rappeler de ses explications… Et là je m’embrouille.

Père de Louise : Je vois… Ses explications te perturbent plus qu’elles ne t’aident. Mais dis-moi, est-ce que tu es bon en orthographe ?

Maxence : Euh… non, pas tellement en fait !

Père de Louise : Maxence, quand je te dis « maquette », que vois-tu dans ta tête ?

Maxence : Je vois une maquette d’avion, comme celle que je construis. Un avion en balsa avec les ailes, le fuselage, etc.

Père de Louise : Rien d’autre ?

Maxence : Si, je vois aussi mon bureau avec tous mes outils et matériaux pour construire les maquettes. Je vois les plans et les schémas que j’utilise. Et je me vois en train d’assembler les différentes pièces.

Père de Louise : D’accord. Et est-ce que tu vois le mot « maquette » ?

Maxence : Non, je ne vois pas le mot. Je vois juste des images d’objets dans ma tête.

Correcteur orthographique-Habitudes cognitives

Dans cet exemple, Maxence semble privilégier des évocations visuelles. Mais il évoque l’objet physique (la maquette comme objet par exemple), et non les lettres formant le mot « maquette ». On peut donc voir là une cause de ses difficultés en orthographe. La pédagogie des gestes mentaux lui permettra de surmonter ses difficultés en s’appuyant sur ses habitudes cognitives.

Si Maxence évoque préférentiellement visuellement, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’évoque jamais auditivement. De fait, dans son cas, il évoque parfois auditivement les explications de son grand-père. Chez certaines personnes, ces évocations auditives permettent d’enrichir les évocations visuelles: elles se parlent ou entendent un tiers parler dans leur tête ce qui leur permet de voir davantage de choses dans leur tête ou de voir davantage de détails. C’est un élément à retenir, quand on est parent, car on pourra peut-être s’appuyer dessus pour aider son enfant.

Par ailleurs, une hypothèse peut être formulée: Maxence voit dans se voit dans ses évocations (« je me vois en train d’assembler les différentes pièces. »). On dit qu’il évoque en première personne. Maxence se positionnerait donc sur l’une des huit structures de projet de sens identifiées par Antoine de la GARANDERIE, le fondateur de la pédagogie des gestes mentaux.

 

Montrez à Maxence comment il peut voir les lettres du mot dans sa tête

Demandez à Maxence d’écrire sur un papier un mot difficile à orthographier. Par exemple le mot « diarrhée ». Puis écrivez vous-même ce mot sur le même morceau de papier. Et tapez ce mot sur un ordinateur et imprimez. Variez l’écriture cursive (écriture « attachée ») et le script (lettres non attachées entre elles). Présentez-lui le mot écrit sous différentes formes. Et demandez-lui de bien observer le papier. Invitez-le à se mettre en projet de bien le voir dans sa tête (avec la typographie de son choix), de façon très précise. Vous lui direz qu’une fois qu’il aura fini, vous lui demanderez de vous décrire ce qu’il voit dans sa tête. Puis vous lui demanderez d’écrire le mot sur un papier. Il peut être amusant que vous fassiez vous-même cette activité pour vous rendre compte de la difficulté et de ce qu’une évocation peut apporter.

Compte-tenu de l’étape précédente, il y a de fortes chances que ses yeux se soient arrêtés sur le mot écrit de sa propre main. Car en effet, il semblerait attiré par des évocations en première personne. Voir son écriture lui permettra de voir plus facilement le mot avec son écriture dans sa tête.

A-t-il réussi? Dans la négative, voici ce que vous pouvez faire. Demandez-lui de recommencer. Observez bien s’il a décollé ou non ses yeux du papier. S’il ne les a pas décollés, c’est fort probable qu’il n’a pas évoqué le mot. Il ne l’a pas intégré dans sa tête. Invitez-le à décoller de temps en temps ses yeux du papier pour se fabriquer une image du mot dans sa tête.

Peut-être que la cause d’une restitution insuffisamment fidèle du mot « diarrhée » est plus subtile encore. Peut-être que Maxence vous a dit aimer regarder les objets autour de lui. Vous avez pu confondre par conséquent le domaine de la perception et le domaine de l’évocation. Certains aiment regarder par exemple un arbre. Mais ils ont besoin de s’entendre se le décrire pour pouvoir le revoir dans leur tête. Par exemple, en le regardant, ils ont besoin de se dire dans leur tête: « une ligne verticale épaisse au centre de la feuille représente le tronc de l’arbre. A partir du haut du tronc, tracer plusieurs branches principales qui s’étendent horizontalement … ». Dans ce cas, il faudrait procéder autrement pour aider Maxence. Nous verrons dans un autre post comment.

Correcteur orthographique-Evocation visuelle paramètre 2

Donnez à Maxence l’habitude d’évoquer visuellement, et il deviendra son propre correcteur orthographique

Ce que je vous ai proposé de faire dans le paragraphe précédent pour que Maxence devienne son propre correcteur orthographique, il faut que cela devienne une habitude pour lui. Pour cela, invitez-le, chaque soir du lundi au vendredi par exemple, à évoquer visuellement un mot. Si vous me le demandez en commentaire de ce post, je pourrai dans un autre post vous proposer des listes de mots adaptés en fonction de l’âge de votre enfant.

L’idée ici, ce n’est pas d’apprendre le plus de mots possible. C’est que Maxence prenne progressivement l’habitude d’évoquer visuellement (puisque c’est sa propre habitude évocative) les mots (dans sa tête). Le fait de lui demander de le faire cinq jours par semaine, pendant plusieurs semaines, l’aidera à acquérir cette habitude. Il finira alors par évoquer visuellement en paramètre 2 (c’est-à-dire les lettres du mot) chaque nouveau mot qu’il rencontrera.

 

Et si mon enfant a plutôt l’habitude de se parler dans sa tête, il ne peut pas devenir son propre correcteur orthographique?

Ce que nous avons abordé jusqu’à maintenant concernait un enfant habitué à évoquer visuellement. Vous seriez en droit de rétorquer que les propositions précédentes sont sans intérêt pour un enfant privilégiant des évocations auditives ou verbales. Et vous auriez raison.

La bonne nouvelle, c’est que si vous me demandez en commentaire de rédiger un autre post pour aider les enfants évoquant auditivement, je rédigerai un nouveau post pour suggérer des pistes pour les aider 🙂 Et en avant première, voici une astuce pour de tels enfants 🙂

Partagez autant que vous le souhaitez :-)
 
        
 
  
 

2 thoughts on “Correcteur orthographique: et si mon enfant en devenait un?

    • Author gravatar

      cette technique pour apprendre à visualiser les lettres au lieu de l’objet est super, ça va aider bcp de monde ! ça m’a l’air d’être une approche ludique et efficace.

    • Author gravatar

      C’est une bonne idée d’avoir fait cet article. J’adore la lecture et lorsqu’on lit un livre, on apprend à penser car on fait travailler notre propre imagination créative. On apprend énormément de choses en lisant et en plus, on découvre du vocabulaire nouveau. Lorsque j’étais adolescente, il y avait plein de mots qui m’étaient inconnus, et j’avais pris l’habitude de les noter sur un cahier que je gardais toujours auprès de moi et en face des mots, j’écrivais la signification de chaque mot.

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